Journée de travail AX 3 DOMAINES Le 21 juillet 2021

Journée de travail AX 3 DOMAINES Le 21 juillet 2021

18 Sep, 2021
Rédacteur CPID

no comments

La CPID était accueillie par la SAVASEM et le 1er RCP, le 21 juillet 2021 au sein de la station de Ski d’AX 3 DOMAINES pour poursuivre ses travaux dans le cadre du LABORATOIRE DEPARTEMENTAL de L’EGALITE PROFESSIONNELLE.

Présents :

CPID :

  • Michel VIGIER : (UPAP)
  • Joan MAISSONNIER (DDETSPP 09),
  • Guy MONNEREAU (CFE-CGC)
  • Robert SCHOENKNECHT (CFTC)
  • Luc Olivier BLANC : (FORCE OUVRIERE)
  • Viviane LEROLLAND : (DDETSPP 09)

Entreprises :

  • Anouk PAUCHARD  (COURSERANS CONSTRUCTION)
  • Marine VIGNAUX : (COURSERANS CONSTRUCTION)
  • Anne LAGARDE : (ARIEGE ASSISTANCE
  • Julie VINCENT : (VITESCO)
  • Fabrice ESQUIROL : (Directeur Général SAVACEM)
  • Audrey CATALA : (DRH SAVASEM)
  • Stéphanie TEXEIRA : (Déléguée Syndicale SAVACEM)
  • Rémi DUTRENOIS : (SAGE)
  • Dominique FOURCADE : (Président de la SAVSEM – MAIRE d’AX LES THERMES)
  • Michel LACLAUTRE : (CAMPUS PURPLE – CCI)
  • Carole ARIBAUD ROQUES : (CAMPUS PURPLE – CCI)

Organismes :

  • Paul GOSSARD : (DREETS Occitanie)
  • Fatima BAIBOU : (DREETSOccitanie)
  • Patrick BOMPIEYRE : (DREETS Occitanie)
  • Philippe CONTASSOT : (ARACT Occitanie)
  • Sophie LAPLACE : (HALIOTIS CONSEILS)
  • Badis KOUIDRAT (EQUALIX)
  • Nathalie CAMBAROT : (POLE EMPLOI)

La CPID était accueillie par la SAVASEM et le 1er RCP, le 21 juillet 2021 au sein de la station de Ski d’AX 3 DOMAINES pour poursuivre ses travaux dans le cadre du LABORATOIRE DEPARTEMENTAL de L’EGALITE PROFESSIONNELLE.

La CPID qui travaille depuis longtemps sur ce thème, en  a fait le centre de ses préoccupations avec la volonté d’appuyer les entreprises à rendre effectifs leurs engagements en faveur de l’égalité professionnelle, en les appuyant dans la construction de réseau et de partenariats.

L’objectif de la CPID, dans le cadre de ce Laboratoire Départemental de l’Egalité Professionnelle, qui a vu le jour grâce à un appui financier de la DREETS et du Conseil  Régional,  est de voir émerger des actions concrètes pour parvenir à cet enjeu sociétal en s’appuyant sur l’expérience d’entreprises particulièrement impliquées sur la question :

  • Couserans Construction
  • La SAVASEM

La journée du 21 juillet 2021 est la synthèse des 3 ateliers du LABORATOIRE réunis au mois de juin et juillet :

  • recrutement et de la mixité,
  • orientation, formation et égalité
  • la qualité de vie au travail pour les salariés (femmes et hommes)

L’enseignement majeur issu de ces 3 ateliers est que quel que soit le thème abordé, les questions qui se posent, les méthodes adoptées, les freins identifiés, les préoccupations des salariés et des employeurs se rejoignent et les solutions trouvées apportent une amélioration de façon globale de la qualité de vie au travail pour l’ensemble des salariés.

L’expérience de l’entreprise COUSERANS CONSTRUCTION (intervention de Madame Anouk PAUCHARD):

Madame PAUCHARD explique que de façon générale les recrutements dans le BTP sont compliqués. Le secteur souffre en effet d’une pénurie de main d’œuvre.

Pour autant depuis plusieurs années, la SCOP COUSERANS a souhaité élargir aux deux genres, les postes disponibles dans l’entreprise que ce soit en interne ou en externe.

Madame PAUCHARD souligne cependant qu’elle rencontre parfois des difficultés  avec les organismes de placements, qui n’envoient pas les candidates souhaitées.

Madame CAMBAROT précise qu’elle est référente sur la mixité pour Pôle Emploi et que les stéréotypes de genre sont présents partout, y compris chez les conseillers de Pôle Emploi. Elle indique qu’elle travaille à la sensibilisation de ses collaborateurs, mais que ce travail est long.

Monsieur MAISSONNIER, pense que pour parvenir à recruter dans le secteur du BTP, il est important que les entreprises fassent le deuil de la recherche du candidat idéal :déjà formé, avec de l’expérience et immédiatement disponible et se dirigent vers d’autres solutions qui ont fait leurs preuves dans d’autres secteurs d’activité qui étaient confrontés aux mêmes difficultés de recrutement.

Monsieur VIGIER rappelle l’expérience conduite dans la métallurgie, pour laquelle un parcours de formation a été construit pour intégrer des salariés qui a priori ne se seraient pas porter candidats.

Monsieur MAISSONNIER complète ces propos en rappelant que la méthode utilisée a été de ne s’intéresser qu’aux aptitudes des candidats et candidates à obtenir les compétences requises pour occuper des postes de tourneurs fraiseurs, et chaudronniers.

Cette méthode de recrutement par simulation utilisée a permis de gommer la question du genre et intégrer des femmes sur des postes réputés masculins.

Monsieur BLANC Représentant FO, explique qu’au sein de l’entreprise GARDNER AEROSPACEil est tout à fait possible en effet qu’une femme occupe un poste de chaudronnier a priori masculin, puisque l’expérience a été conduite avec succès dans son entreprise.

Madame CAMBAROT explique que cette méthode pourrait être utilement mobilisée avec pertinence sur le secteur du BTP.

Monsieur MAISSONNIER suggère que ce soit une action portée par le Laboratoire.

Madame PAUCHARD exprime son intérêt à la construction d’une action de ce type qui favoriserait à la fois le recrutement et la mixité dans le BTP.

Elle poursuit en expliquant que malgré ces difficultés, la SCOP s’est engagée dans la mixité des métiers et que certaines expériences ont été très bénéfiques pour l’entreprise et l’ensemble des salariés. L’intégration de femmes sur les postes de maçon, grutier et charpentier ont permis d’influer sur les mentalités et d’apporter un nouveau regard sur le travail.

Par exemple, certains membres du CSE ne comprenaient pas l’intérêt d’élargir la mixité des métiers et celui des négociations en faveur de l’égalité professionnelle.

Ils ont vu à travers l’intégration de femmes et d’une expérience interne « vie ma vie » que cela apportait un regard nouveau et que les actions retenues en faveur des femmes au départ, profitaient aussi à l’ensemble des salariés quel que soit le genre. L’exemple de l’articulation des temps de vie est particulièrement marquant à cet égard.

Monsieur ESQUIROL souligne que cette expérience « vie ma vie » est intéressante, mais qu’elle trouve ses limites dans le respect des règles de sécurité.

Madame PAUCHARD souligne qu’une condition essentielle de la réussite de cette démarche est l’implication de la direction de l’entreprise, car elle nécessite un temps de préparation important, notamment auprès des conducteurs de travaux qui constituent l’encadrement intermédiaire dans une entreprise de BTP.

Madame PAUCHARD souligne une autre démarche qui est conduite dans l’entreprise, celle de « la commission matériel » qui associe des salariés volontaires au choix du matériel pour l’année suivante.

Monsieur MAISSONNIER salut cette initiative qui favorise une adhésion des salariés par la suite. Cette démarche selon lui, est à développer en encourageant la participation de femmespour avoir un autre regard.

Monsieur VIGIER explique que les difficultés rencontrées pour la mixité de recrutement se retrouvent aussi sur la majorité des mandats comme pour le tribunal de commerce ou le Conseil de prud’hommes pour lesquels il est difficile de trouver des candidates.

PAUL GOSSARD, chef du pôle travail au sein de la DREETS, constate la dynamique des partenaires sociaux dans le département de l’Ariège sur le sujet de l’égalité professionnelle et l’implication des entreprises présentes aujourd’hui. Il explique que cette dynamique se traduit dans les faits, par un taux d’entreprises ayant satisfait à leurs obligations en matière de publication de l’index en faveur de l’égalité, très au-dessus de la moyenne, puisqu’il se situe à 92 %. A titre de comparaison, il indique que le département de l’AVEYRON n’atteint qu’un score de 48 %.

Paul GOSSARD interroge les personnes présentes sur l’effet levier qu’apporte la réglementation en la matière.

Madame PAUCHARD explique que l’obligation d’indiquer les 10 rémunérations les plus hautes, a été un levier important pour la prise de conscience de certaines choses par la direction de l’entreprise.

Monsieur BLANC (Représentant FO) explique que concernant l’entreprise GARDNER AEROSPACE, la réglementation a fait du bien et que les écarts de rémunération ont été pris en compte avec un plan de rattrapage formalisé dans l’accord portant sur l’égalité professionnelle et avec une avancée pour l’attribution de journée d’absence pour enfants malades.

Pause déjeuner

Les débats reprennent avec la présentation de l’expérience conduite par la SAVACEM présentée par Monsieur Fabrice ESQUIROL (directeur général), entouré de Madame Audrey CATALA, (responsable des ressources humaines) et de Madame Stéphanie TEXEIRA, déléguée syndicale.

Monsieur ESQUIROL présente la SAVASEM qui exploite 3 stations de ski dans le département de l’Ariège, GUZET, les MONTS d’OLMES et AX 3 domaines et réalise un chiffre d’affaire, une année normale, de l’ordre de 12 à 13 millions d’euros.

Il précise que la SAVASEM a une triple culture, celle de l’industrie, puisqu’elle produit de la neige, celle d’un transporteur de personnes, avec les remontées mécaniques et celle du service avec l’accueil du public.

Il y a 20 ans, la SAVASEM était constituée de services exclusivement masculins ou exclusivement féminins.

Partant du constat que cette situation n’était pas le reflet de la vie quotidienne, l’entreprise s’est engagée dans une démarche pour tendre vers davantage de mixité.

L’axe de travail retenu par l’entreprise a été celui de la Qualité de Vie au Travail, qui représente l’avantage de faire converger l’ensemble des problématiques  auxquelles sont confrontées l’entreprise :

  • maintien dans l’emploi des salariés âgés,
  • maintien dans l’emploi des salariés présentant un handicap,
  • pénibilité,
  • égalité professionnelle…

Monsieur ESQUIROL ajoute que l’entreprise est confrontée à des difficultés de recrutement, du fait du manque d’attractivité du territoire et d’une politique salariale contrainte.

La QVT constituait donc un axe de travail primordial pour conserver les talents qui avait été recrutés non sans difficultés et en trouver d’autres.

L’entreprise s’est donc engagée avec l’appui de l’ARACT Occitanie et de la déléguée départementale aux droits des femmes dans une action collective et participative portant sur la QVT.

Un groupe de travail a été constitué associant des représentants du personnel, des salariés volontaires et la direction de l’entreprise. Ce groupe de travail a permis de faire remonter du terrain des besoins simples dont la direction n’avait pas pris conscience (le besoin de capes de pluies), et de partager davantage les orientations de l’entreprise avec les salariés.

Cette initiative s’est traduite par des actions concrètes :

  • un travail sur la prévention des risques
  • la mise en place d’une mutuelle pour les salariés saisonniers tous le long de l’année,
  • un parcours d’intégration des salariés,
  • un travail avec l’AGEFIPH permettant la mécanisation de certains postes de travail permettant à la fois le maintien dans l’emploi de seniors, de salariés présentant un handicap et la mixité des métiers
  • un programme d’achat de matériel pour le rendre moins physique

Le recrutement d’un animateur sécurité, a été ressenti de façon très positive car ce dernier constitue la courroie de transmission entre les salariés et la direction en participant à l’ensemble des groupes de travail.

Madame TEXEIRA, explique que la direction a une réelle volonté de prendre en compte ses sujets. Elle souligne l’importance du rôle central que tient l’animateur sécurité.

Toutefois elle partage le constat avec monsieur ESQUIROL, qu’il faudrait parvenir à un équilibre, car il y a trop de groupes de travail. Il en faudrait moins mais plus actifs.

Monsieur ESQUIROL précise cependant que si le rôle de l’animateur sécurité est central pour faire le lien avec la direction, ce dernier est détourné de sa mission première, la sécurité.

Il s’agit aujourd’hui de trouver un équilibre en apportant certaines simplifications.

A titre d’illustration, il explique qu’un effort a été fait pour intégrer à ces travaux les saisonniers, cependant arrivé fin mars, moment de leurs départs, les groupes de travail s’essoufflent alors même, que ce serait là qu’il y aurait vraiment du temps à consacrer à ce travail.

Madame TEXEIRA souligne aussi que sur les questions d’égalité professionnelle, les mentalités sont longues à faire évolueret qu’il existe des freins parfois internes, (vétusté du bâtiment de l’entreprise, appartenant à une collectivité), parfois externes, pas d’infrastructures adaptées, notamment pour la garde d’enfant et le logement des saisonniers.

Malgré ces difficultés la volonté de l’entreprise de poursuivre dans cette démarche reste entière et elle a entrepris d’assurer une mixité au sein des plus hautes fonctions occupées dans l’entreprise. La responsabilité des ressources humaines, et la direction de la plus grosse structure de l’entreprise sont aujourd’hui  assurées par des femmes.

Une réflexion est en cours pour favoriser les recrutements :

  • la délocalisation des recrutements,
  • la mise en place d’une liaison de la gare d’AX aux télécabines ou jusqu’à la station pour les collaborateurs
  • la recherche de locaux à FOIX,

Monsieur ESQUIROL explique que les difficultés de recrutement pourraient également s’aggraver avec la réforme de l’assurance chômage qui prévoit pour les saisonniers un allongement de l’indemnisation dont ne profiteront pas les saisonniers de la SAVASEM, mais surtout une baisse de 20 % du montant de l’indemnisation.

Cette situation relancerait l’intérêt du groupement d’employeur, initiative qui n’avait pas fonctionné par le passé.

Le groupement d’employeur pourrait aussi permettre de mutualiser la fonction d’animateur sécurité dont l’importance a été soulignée, et en permettre à des structures de taille plus modestes d’en bénéficier.

Monsieur VIGIER explique qu’il a noué des contacts avec un groupement existant en haute Garonne qui pourrait répondre à ces besoins.

Monsieur MAISSONNIER signale aussi l’existence d’un groupement d’employeur dans les métiers de la forêt situé dans le Comminges. Les métiers de bucherons pourraient a priori s’articuler assez naturellement avec ceux de la station de ski.

Tout le monde s’accorde ensuite sur la nécessité de casser les stéréotypes de genre au plus tôt avant qu’ils ne s’installent durablement dans les esprits.

Un travail auprès des jeunes est de l’avis de tous, indispensable.

Monsieur VIGIER rappelle que la CPID a produit un film intitulé : « il ou elle, elle ou lui », qui sur la base de témoignages pour lutter contre les stéréotypes de genre. La CPID souhaitait se servir de ce support pour sensibiliser les jeunes, les parents d’élèves et les enseignants, cependant la CPID s’est toujours heurtée à une fin de non-recevoir de la part de l’éducation nationale.

Lien vers le film : http://cpid09/pages/index.php/2017/01/27/egalite-professionnelle-lui-lui/

Monsieur ESQUIROL, explique que depuis plusieurs années, la SAVASEM  a réussie à nouer ce partenariat, avec l’inspectrice d’académie en place à ce moment-là, en lui présentant le sujet sous l’angle de la sécurité dans la pratique de la montagne. Cette approche a permis à la SAVASEM de présenter également les métiers de la montagne et de la SAVASEM. Grace à cette approche, moins frontale ce sont 500 à 600 jeunes qui ont été sensibilisés dans tous le département, (Mirepoix, Lavelanet, Foix, Seix Mas d’Azil…). Cette opération s’appelle « esprit montagne ».

Monsieur DUTRENOIS (SAGE) explique que les « stages découvertes » en entreprises peuvent être également une réelle opportunité de présenter les métiers et de « casser ces préjugés ».

Monsieur BLANC (Représentant FO) explique que dans son entreprise GARDNER AEROSPACE, une femme qui occupe un poste de chaudronnier, participe volontiers à des opérations de sensibilisation.

L’ensemble des participants s’accordent pour dire qu’il faut construire une action de sensibilisation auprès des jeunes, en s’appuyant sur l’expérience de la SAVASEM et en profitant de l’arrivée d’un nouveau DASEN.

Monsieur MAISSONNIER souligne que l’on peut profiter pour porter cette du cadre proposée par la semaine de l’industrie qui se tient cette année du 21 au 28 novembre.

Il est proposé ensuite à Madame TEIXEIRA et Madame CATHALA de devenir pour la CPID et le Laboratoire, ambassadrices de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes.

Les intéressées acceptent volontiers de porter ce nouveau rôle et Monsieur Esquirol exprime sa fierté pour ces nominations.

Pour conclure cette journée, Monsieur MAISSONNIER et Monsieur VIGIER, propose de retenir 2 pistes d’action principales qui pourraient être construites dans le cadre de 2 groupes de travail :

  • La construction d’une action en faveur du recrutement et de la mixité dans le secteur du BTP, qui pourra ensuite être déclinée sur d’autres métiers et d’autres secteurs d’activité,
  • La construction d’une action de sensibilisation des jeunes pour dépasser les stéréotypes de genre en s’appuyant sur les liens noués par la SAVASEM avec l’éducation nationale, et sur des manifestations déjà programmée comme la semaine de l’industrie qui se tiendra du 21 au 28 novembre 2021).

Un travail préparatoire auprès des groupements d’employeurs existants pourrait être également conduit.

L’ensemble de ces propositions de travail sont accueillies à l’unanimité.

Les membres de la CPID remercient les personnes présentes pour leur participation et donnent rendez-vous à la rentrée pour travailler à la mise en placede ces actions concrètes.

Un compte rendu et des photos de cette journée seront publiés sur le site de la CPID et vous êtes invités à diffuser dans vos réseaux respectifs le fruit de cette journée. cpid09.fr

Comments Are Closed!!!